A toi qui va lire ceci : sache qu’il s’agit de la galère de quatre amis et que tu risques de passer à travers toutes leurs émotions, et puis… c’est long !Une épopée c’est long…
Comme dit précédemment, notre idée de colocation nous est venue il y a maintenant plus d’un an.
A l’époque nous étions cinq. C’était le soir de la fête de la musique (c’était le 21 juin 2013 pour ceux qui savent pas), nous étions sur les quais de Strasbourg, Chloé attrapait les canetons, et là… BAM ! Éclair dans notre tête, et si nous faisions une colocation ? On est tellement proches les uns des autres et on ne se voyait vraiment pas ne pas essayer de vivre tous ensemble ! D’autant plus que quatre sur cinq d’entre nous étions à l’internat. C’était LA solution.
Nous avons donc passé notre soirée sans arrêter d’y penser et dès le lendemain, Lisa s’est mise à chercher des appartements. Évidemment, rien n’était sérieux à l’époque pour nous. On était plutôt dans l’optique d’un rêve, d’une utopie. On ne pensait réellement pas qu’on y arriverait un jour. Mais plus on y pensait, plus l’idée croissait. Plus on se rejoignait, et plus on y pensait.
C’est là qu’on a vraiment décidé de le faire mais c’est aussi là que les premiers soucis ont commencés. En premier lieu, Chloé a dû nous abandonner… Nous passions donc à quatre. On était tristes mais nous gardions en tête cette envie de faire cette colocation. C’était non négociable. Le deuxième problème fut les parents… Et oui, une colocation ça fait peur pour les parents ! « Mais qui va payer le loyer ? », « Tu sais combien ça coûte ? », « Et tes études ? » et bla bla bla… Bref on vous passera les détails mais les discussions et les négociations furent longues et ardues pour certain d’entre nous.
Mais une fois cette barrière passée, les choses sérieuses naquirent. Lisa passa à la vitesse supérieure au niveau recherches et c’est en Avril 2014 (tadaaa), dix mois plus tard, qu’on a pu se représenter pour la première fois ce que serait notre colocation car nous allions visiter notre tout premier appart’. L’euphorie était au rendez-vous, les bisous, les câlins, les rêves, les sourires… Et le papa de Thibault était là aussi. Bref, tout ça tout ça ! On était surexcités (et c’est peu dire). Dans notre tête c’était l‘appartement parfait, pile la bonne taille, duplex, grand salon, cuisine équipée, bien situé à Strasbourg, etc… (juste Thibault qui était déçu parce qu’il devait avoir la plus petite chambre ! Mais bon, c’était le garçon hein!). Après cette visite, on est allé se poser au bar comme des gros en sirotant des diabolos et en tirant des plans sur la comète.
Notre première déception fut également au rendez-vous étant donné qu’on nous apprenait quelques semaines plus tard qu’un dossier avait été déposé pour cet appartement. Alors là, c’était plus pareil, plus de bisous, plus de câlins, plus de sourires mais plutôt tout le contraire… Haine, colère et tristesse : c’était Nous. Mais Lisa ne se laissait pas abattre ; elle continua les recherches tandis que les trois autres étaient complètement abattus…
C’est finalement, après notre bac, (UN AN APRES ET PLUS!), une fois toutes les épreuves terminées (oui oui, pas la peine de demander, on est tous bacheliers ! Et comme on voulait pas faire de jaloux, on l’a tous eu avec mention. On est des gens comme ça nous.), qu’on a choisi de faire le tour des agences de Strasbourg. Il faisait chaud parce que c’était début juillet ; et c’est ainsi armés de nos sandwichs pour le midi, de notre détermination et de nos plus beaux sourires qu’on marcha à travers tout Strasbourg pour trouver un toit pour quatre pauvres amis désespérés.
La troisième ou quatrième agence fut notre plus grande surprise… On ne se doutait pas qu’en allant là-bas on se rendrait compte que l‘appart parfait, qu’on avait visité trois mois plus tôt, serait à nouveau sur le marché, car abandonné par ceux qui le voulaient. C’était stupéfaits, des étoiles dans les yeux et une seconde visite de réservée qu’on sortait de cette agence. On venait de retrouver toute l’extase que cet appartement nous avait apporté la première fois, mais en mieux. On se disait que le destin était de notre côté et que cette fois on allait pas lâcher l’affaire. Nous continuâmes notre périple à travers la ville de Strasbourg qui se transformait plutôt au fur et à mesure en torture pour nos pauvres pieds. D’autant plus qu’on ne trouvait aucun appartement (ou presque). Bah oui, forcément c’est difficile de trouver un abri pour quatre !
On commençait à penser à vivre sous les ponts, dans les poubelles mais on gardait en tête notre appartement parfait jusqu’au moment où la Sainte Grâce fut avec nous. Pour les deux dernières agences on décidait de se séparer et c’est Lisa et Thibault qui décrochèrent une visite d’appartement le lendemain même.
C’est le bonheur et la foi retrouvés qu’on visitait cet appartement qui, autant le dire, n’enchantait pas grand monde. On revisitait quelques jours plus tard l’appartement parfait, mais cette fois avec nos parents. Aucun mot n’existe pour expliquer ce qu’on a pu ressentir lors de cette visite, on avait attendu tellement longtemps ! On s’appropriait déjà les lieux (surtout la baignoire en fait), mais Monsieur l’Agent Immobilier fit office d’ascenseur émotionnel… On devait une nouvelle fois se battre contre un autre dossier déposé. Je vous passerai toute la déception et la colère.
Une fois rentré à la maison le soir même, la colère de tout le monde se transformait en détermination. Mais LA détermination et c’est jusqu’au bout de la nuit que cette fois tout le monde se mettait aux recherches d’appartements. Quelques jours plus tard, tout ce travail portait ses fruits et nous remportions 3 visites le même jour (ouais ouais, notre plus grande fierté.)
Et c’est l’équipe de gagnants composée de Jean-Marie, Gaëtan (le père et le copain de Lisa, pour ceux qui savent pas), Yvana, Noélia et Thibault qui se déplaça pour visiter ces appart’. Mais la journée allait être comique, sans même qu’ils ne s’en doutent. Le premier appartement de la journée fut celui de Cronenbourg (notre bébé dans lequel on emménage la semaine prochaine). Celui là n’était pas destiné à être notre appart’, en tout cas pas au moment où on l’a visité (même si il avait tapé dans l’oeil de tout le monde). Mais Madame l’Agente Immobilière était en retard d’une heure (c’était que le début).
Le deuxième appartement… Comment expliquer que l’Agent immobilier ne s’est même pas déplacé… On passera les détails, on va juste dire qu’on a juste déchanté en le visitant. Le troisième appartement de la journée était vraiment le plus attendu mais pas celui qui a retenu notre attention finalement : Cronenbourg avait remporté notre cœur.
Le bonheur, la joie et la danse étaient en nous quand on expliqua tout ceci à Lisa, qui, étant la plus réticente décida quand même de faire confiance aux autres.
Et c’est après des naufrages à cause des papiers, des noyades sous les mails et des inondations de questions que nous voilà aujourd’hui, J-5 avant notre emménagement.
Et on peut vous dire, qu’il n’y a rien de comparable avec l’idée de vivre avec ses meilleurs amis.
nous, dans la baignoire de l’appart parfait